Un de tes parents boit trop?
Mes interrogations
Nous espérons que tu trouveras des réponses à certaines de tes questions sur cette page. Et si tu ne les trouves pas, envoie nous ta question anonymement sur le forum ou sur le site ciao.ch.
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Est-ce que d’autres jeunes vivent la même chose que moi ?
Oui. En Suisse de nombreux jeunes vivent avec un père ou une mère alcooliques ou même les deux. Il y a environ 250’000 personnes alcooliques en Suisse, dont beaucoup sont parents. On estime donc à 100’000 le nombre d’enfants ayant un père, une mère ou deux parents alcooliques en Suisse.
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Est-ce que c’est de ma faute si ma maman ou mon papa est alcoolique?
NON. Ce n’est pas de ta faute. L’alcoolisme est une maladie. Et même si ton parent te dit que c’est à cause de toi qu’il boit, ce n’est pas vrai!
Quand une personne devient dépendante de l’alcool, le fonctionnement de son cerveau change et elle se sent obligée de boire pour se sentir bien, normale. Cela n’a rien à voir avec toi. Ce n’est pas parce que tu as fait une mauvaise note à l’école, ce n’est pas parce que tu t’es mal conduit-e et ce n’est pas parce que tu t’es disputé-e avec tes frères et sœurs.
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Est-ce que ça aiderait mon parent que je vide ses bouteilles dans le lavabo?
NON. On comprend que tu en aies envie mais cela ne l’aiderait pas car ton papa ou ta maman a BESOIN de boire de l’alcool, c’est une maladie. Ton parent en a tellement besoin, que s’il n’y en a plus parce que tu as tout jeté, il ira en racheter. Et puis tu risques d’avoir des problèmes et de te disputer avec lui.
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Est-ce que je peux dire à mes parents que je me sens mal dans cette situation?
Oui. C’est important que tu parles à tes parents de ce qui t’inquiète et te rend triste. Lorsque tu décideras de leur en parler, choisis un moment où ils sont disponibles et où tu te sens bien avec eux. Ça ne sert à rien d’aborder le sujet lorsqu’ils ont trop bu ou dans des moments de crise car ils risquent de s’énerver et de ne pas t’écouter, ce qui peut te faire du mal.
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Est-ce que j’ai le droit d’en parler avec quelqu’un d’autre que mon père ou ma mère?
Oui, bien sûr. Tu en as le droit et nous te conseillons de le faire. Ta situation n’est pas facile et ça te fera du bien de te confier à quelqu’un. Tu peux en parler à tes amis, tes grand-parents, ta maîtresse, à la maman d’un bon copain ou d’une bonne copine par exemple. Et c’est important pour toi que des ami-e-s ou un adulte sachent ce qui se passe dans ta famille. Tu pourras les appeler si tu en as besoin. Si tu parles, c’est pour aller mieux et ce n’est pas contre tes parents. Se sentir entouré-e et soutenu-e permet souvent de se sentir mieux.
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Est-ce que mon père ou ma mère préfère l’alcool à moi?
Une personne dépendante construit sa vie autour du produit et n’a souvent plus de disponibilité pour les autres, dont ses enfants. L’alcool prend toute la place ! Ton parent t’aime mais par moment il est possible qu’il ait tellement besoin de boire qu’il fasse passer ça avant toi!
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Qu’est-ce que je pourrais faire pour que mon parent arrête de boire?
Malheureusement tu ne peux rien faire pour que ton parent arrête de boire. Il est malade et pour guérir il a besoin de deux choses: d’être d’accord de se soigner et d’aller chez un médecin .
Tu n’es pas responsable de la maladie de ton père ou de ta mère et tu ne peux pas la/le soigner.
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Que faire si mon parent devient violent?
S’il y a de la violence chez toi, que ton parent t’insulte ou te frappe ou que tes parents se disputent violemment entre eux, tu as le droit de te protéger en appelant quelqu’un en qui tu as confiance ou en appelant la police au n°117. Tu peux aussi appeler le n° 147, une ligne spécialement pour les enfants et les jeunes, ouverte 24h/24, gratuite et anonyme.
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Est-ce que je risque moi aussi de devenir alcoolique?
Tout le monde peut devenir alcoolique et c’est pour cette raison qu’il faut être attentif à sa manière de consommer de l’alcool. Mais il est vrai que certaines personnes sont plus à risque que d’autres. Les enfants de parents alcoolodépendants en font partie. Pour eux, il est d’autant plus important de prendre soin de soi.
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Est-ce que si j’en parle, on risque de me retirer de ma famille?
C’est normal que tu te poses cette question et que tu aies peur que cela arrive. Mais il faut que tu saches que le fait de retirer un enfant ou un-e adolescent-e de sa famille est une mesure très rare en Suisse et que dans la grande majorité des cas, les services sociaux vont tout faire pour aider la famille tout en laissant les enfants avec leurs parents. Cette peur ne devrait pas t’empêcher d’en parler. C’est trop important.
Ce que je peux faire
Ton père ou ta mère boit trop et c’est difficile pour toi. Tu aimerais qu’il ou elle arrête de boire et tu ne comprends pas pourquoi il ou elle n’y arrive pas. L’alcoolisme est une maladie et le fait de boire ou de ne pas boire n’est pas seulement une question de volonté.
Pour qu’elle ou il arrête de boire, il faut que ton parent accepte de se soigner. Tu ne peux pas le soigner à sa place. C’est à lui de décider. Tu n’es pas responsable de la maladie de ton parent et tu n’es pas responsable de sa volonté ou non de se soigner.
Par contre, tu es responsable de ce que tu fais de TA vie. Voici quelques idées pour prendre soin de toi.
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En parler
Tu as le droit et c’est important de parler et de demander de l’aide si tu en as besoin.
Ce site t’offre la possibilité d’échanger, sur le forum, avec d’autres jeunes qui vivent la même chose que toi! En parler avec d’autres, c’est déjà ne plus être seul-e!
– Peut-être ressens tu le besoin de dire à ta mère ou à ton père que tu n’aimes pas quand elle ou il boit? Si c’est le cas, ça pourrait être utile d’en parler avec quelqu’un d’autre avant de leur en parler. Ça te permettra de te préparer. Et choisis un moment où tu te sens bien avec elle ou lui, un moment où elle ou il paraît tranquille et raconte lui ce que tu ressens.
– Peux-tu en parler avec ton parent qui ne boit pas ? Si oui, dis-lui ce qui t’inquiète, ce qui te fait peur, ce que tu détestes. N’aie pas peur de t’exprimer. Tu en as le droit.
– Aurais-tu des ami-e-s auxquels tu pourrais dire ce que tu vis ?
– Tu peux aussi choisir un adulte que tu aimes bien en dehors de ta famille comme, par exemple, ta grand-maman, ton grand-papa, un-e de tes profs, ta marraine, l’infirmier-ère ou le médiateur scolaire.
– Ton médecin de famille ou d’autres professionnel-le-s sont aussi formés pour ce genre de question. Tu trouveras les noms des centres spécialisés dans les adresses.
Et si tu as envie d’en parler mais que tu ne sais pas avec qui, voici quelques numéros et adresses :
n° 147 (sms, mail, téléphone) : fournit aide et conseil pour les enfants et les jeunes
ciao.ch : site d’information et de prévention pour les jeunes Romands de 13 à 20 ans
notre forum de témoignages et d’échange
Le plus important pour toi est de ne pas rester seul-e !
Cherche à t’entourer de gens en qui tu as confiance et auxquels tu peux confier tes soucis et tes souffrances quand tu en as besoin.
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Prendre du temps pour soi, voir des potes
Tu ne peux pas te soigner à la place de ton parent. Tu es encore jeune. A ton âge, on commence à avoir sa propre vie et il est important que tu ne te prives pas de te distraire, de faire du sport et de voir des copains à cause de ce que tu vis à la maison.
Le fait de te concentrer sur ta propre vie ne veut pas dire que tu oublies tes parents ou que tu les négliges. Au contraire, pour te sentir bien et être mieux avec eux, il est important que tu puisses vivre des choses positives pour toi. Ça t’aidera à trouver des forces pour supporter les moments difficiles.
– Fais des activités qui te plaisent : du sport, de la musique, lire des livres etc.
– Profite des activités offertes par l’école s’il y en a
– Va voir des copains. Peut-être que tu n’oses pas inviter des copains ou des copines à la maison parce que tu as peur qu’ils voient ton papa ou ta maman quand il a trop bu. Alors, demande-leur si tu peux aller chez eux.
Essaie de demander à tes parents si tu peux participer à des camps de vacances où tu pourras t’amuser avec d’autres jeunes
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En cas d’urgence
Police: 117
Ambulance: 144Quand ton père ou ta mère boit, c’est possible qu’il ou elle ne soit plus tout à fait le ou la même. Afin de te sentir prêt-e si une situation s’avère difficile (disputes, chute, accident, violence), nous te conseillons de :
– Connaître par cœur le numéro de quelqu’un en qui tu as confiance et que tu peux appeler à n’importe quelle heure.
– Noter les numéros de la police (117) et de l’ambulance (144) dans ton portable ou dans un carnet.
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Renforcer ton estime de toi
Pour aller bien et se sentir prêt à affronter les difficultés de la vie, il est important d’avoir une bonne estime de soi, de s’apprécier tel que l’on est, avec ses qualités et ses défauts. Pour les enfants de parents alcooliques il peut être difficile, de construire leur estime d’eux-mêmes. En effet, les commentaires des parents sont importants pour la construction de soi et vu que le comportement des personnes alcooliques n’est pas stable, des mots durs peuvent t’être adressés.
Pour mieux comprendre ce qu’est l’estime de soi et apprendre à la renforcer, va faire un tour sur le site www.ciao.ch, dans la rubrique «estime de soi». Tu y trouveras des jeux, des tests et plein d’infos.
Mes sentiments
Vivre avec un parent alcoolique est une situation difficile. Beaucoup de sentiments se mélangent, l’amour, la haine, la culpabilité, la solitude, la peur etc. Sur cette page, nous te proposons différents sentiments que peut-être tu as déjà ressentis. Tu verras que ces sentiments sont « normaux » dans ta situation et que tu n’as pas à te sentir coupable de les éprouver. Et peut-être que d’avoir lu certains sentiments « mis en mots » te permettra de mieux en parler à quelqu’un de confiance ou sur notre forum. Tu peux aussi poser tes questions sur ciao ou encore suivre ce lien.
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Je me sens coupable
Sais-tu que l’alcoolisme est une maladie dont tu n’es absolument pas responsable ? Tout d’abord, tu n’es pas responsable de tes parents et tu n’es certainement pas la raison qui les pousse à boire. Il peut d’ailleurs arriver que ton parent te rejette la responsabilité de son alcoolisme et te dise des choses du genre : « Si tu arrêtais d’être désagréable, je ne boirais pas autant » ou « Si tu travaillais plus à l’école, je n’aurais pas autant de soucis et je n’aurais pas besoin de boire ». Alors même si tu entends des phrases comme ça, garde bien en tête que tu n’as rien à voir avec sa maladie et qu’il ou elle est responsable de ses actes. Essaie d’écouter tes sentiments et de te faire confiance.
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Je me sens impuissant-e
Tu aimerais tellement pouvoir aider ton parent qui boit…Peut-être as-tu déjà essayé de faire beaucoup de choses pour elle ou pour lui, mais ça ne change rien et tu te sens impuissant-e. C’est difficile mais tu dois apprendre à accepter que tu ne pourras pas soigner tes parents à leur place. Ils sont les seuls à pouvoir décider de guérir, tu n’as aucun contrôle sur leurs actes. Peu importe ce que tu fais, tes parents décideront eux-mêmes s’ils continuent ou s’ils arrêtent de boire. Tu n’y peux rien.
Ça peut paraître bizarre, mais la seule chose que tu peux faire pour eux est de prendre soin de toi-même et d’essayer de vivre ta vie au mieux. Et c’est déjà beaucoup! -
Je suis en souci
Se faire du souci pour un parent qui boit trop, c’est bien normal. Peut-être as-tu peur quand tu ne le ou la vois pas rentrer le soir? Ou alors, crains-tu les disputes ou les éventuelles violences ? Ces sentiments peuvent prendre beaucoup de place et il est important que tu puisses en parler, avec tes parents, tes ami-e-s ou un adulte de confiance. Se faire du souci pour ses parents peut prendre trop de place dans ta vie et t’empêcher de te construire. Il faut que tu aies la possibilité d’être rassuré-e.
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Je me sens déçu-e
Il est difficile de faire confiance à quelqu’un qui nous a déçu-e-s. Souvent, les personnes alcooliques ont des comportements imprévisibles parce qu’elles sont « contrôlées » par l’alcool. Alors, le matin ton parent te promettra peut-être de t’emmener au cinéma après l’école et le soir venu, il aura oublié ou ne sera plus en forme pour sortir parce qu’il a trop bu. Ou alors, peut-être a-t-il déjà oublié ton anniversaire ou de fêter Noël ? Cela fait partie de la maladie et beaucoup d’enfants de parents alcooliques racontent ce genre de déceptions qui malheureusement font très mal. C’est important que tu comprennes que cela est lié à la maladie et non à l’amour que ton parent a pour toi.
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Je me sens seul-e
Parfois tu te sens seul-e. La première raison est que l’alcool prend beaucoup de place dans la vie de la personne dépendante et il ne lui reste plus beaucoup de temps pour s’occuper du reste… Du coup, les enfants peuvent se sentir abandonnés. Et la deuxième raison est que tu as peut-être peur d’en parler avec quelqu’un d’extérieur à ta famille, et tu te sens donc tout-e seul-e avec ton problème. Voilà pourquoi il est tellement important que tu trouves des gens auxquels tu fais assez confiance pour pouvoir raconter ce que tu vis (grands-parents, ami-e-s, médiateur scolaire, etc.). N’hésite pas à appeler ou à écrire au 147!
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Je ressens de la honte
Il est possible que tu ressentes de la honte vis-à-vis de ton parent dépendant. Tu n’oses plus inviter d’ami-e-s à la maison, tu n’oses jamais en parler.
Sais-tu que de nombreux jeunes vivent la même situation que toi ? En Suisse, il y a des dizaines de milliers d’enfants dont les parents sont dépendants. Tu devrais essayer de chasser ce sentiment de honte car tu n’y peux rien ! Mais rappelle-toi qu’il est important que tu ne restes pas seul-e, que tu oses en parler avec quelqu’un sans te sentir honteux ou honteuse de la maladie de ton parent. Tu peux aussi en parler sur notre forum. -
Je l’aime et le déteste en même temps
Les sentiments que l’on éprouve pour un parent malade sont souvent déroutants! On aime son parent mais on déteste sa maladie, la dépendance. Si parfois tu penses: «Je déteste mon père», t’es-tu déjà demandé si c’était ton père ou si c’était l’alcool, sa maladie, que tu détestais?». Cette réflexion peut t’aider à comprendre que tu ressens de l’amour pour ton père mais que tu le détestes lorsqu’il a bu. C’est donc son comportement que tu détestes et non sa personne.
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J’ai peu de confiance en moi
A cause de l’alcool, un jour ton père te dira qu’il trouve que tu joues super bien au foot, et le lendemain que tu es nul-le et que tu n’y arriveras jamais. Ou alors ta mère te dira qu’elle admire ton intelligence et le lendemain elle te criera que tu es vraiment trop bête. Que dois-tu croire? Que tu es bien ou que tu es nul-le? Ces changements peuvent être très perturbants pour toi et ne t’aident pas à avoir confiance en toi. Pour essayer de rester confiant-e, tu peux essayer de n’écouter que les paroles gentilles et de supprimer les autres de ton esprit.
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Je me sens en colère
Tu as le droit de te sentir en colère contre tes parents. Tu te sens peut-être fâché-e car ton parent boit trop et ça te gâche la vie de le voir comme ça. Ou alors, peut-être es-tu en colère contre ton autre parent car tu as l’impression qu’il ou elle ne fait rien pour que ça change. Pourrais-tu confier ta colère à quelqu’un ? Ou l’écrire quelque part ? Tu dois pouvoir exprimer ta colère sans qu’elle ne devienne trop violente… contre toi ou les autres.
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Je me sens déprimé-e
Parfois, tu te dis: «J’aurais envie que tout s’arrête». J’aurais envie de partir de chez moi ou de disparaître, de mourir parce que je n’en peux plus. C’est normal de ressentir cela dans une telle situation et ça te fera du bien de parler de ces sentiments à quelqu’un que tu aimes. Et si tu ne te sens pas à l’aise d’en parler avec tes ami-e-s ou une autre personne, plusieurs services tels que le n°147 ou leur site, le site www.ciao.ch ou notre forum seront là pour t’écouter et te donner des pistes pour te sentir mieux.
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Je me sens responsable de mes frères et sœurs
Vu que ton parent ne réussit plus à mener une vie normale et à assumer les tâches qu’il est censé faire pour la famille, c’est peut-être toi qui en es responsable. Préparer les repas, faire la lessive, coucher les petit-e-s ! Tu es encore jeune et ce ne serait pas à toi de faire tout ça, mais il arrive qu’on n’ait pas le choix. Si tu n’en peux plus, essaie d’en parler avec quelqu’un avant de te sentir complètement dépassé-e. Il existe peut-être des solutions pour te soulager.
Est-ce que mon père ou ma mère a vraiment un problème d’alcool?
Tu as l’impression que l’alcool prend trop de place dans ta famille, mais tu ne sais pas vraiment si tu as raison.
Voici quelques questions auxquelles tu peux essayer de répondre pour savoir s’il y a un problème d’alcool dans ta famille… ou pas:
– Est-ce que les fêtes ou les vacances sont souvent gâchées/annulées à cause de l’alcool?
– Est-ce que tu mens pour cacher ce qui se passe vraiment chez toi?
– Est-ce que tu essaies d’être le moins souvent possible à la maison?
– Est-ce que tu as peur de te disputer avec ton papa ou ta maman car tu as peur qu’il ou elle aille boire après?
– Est-ce que tu as honte d’inviter des ami-e-s à la maison?
– Est-ce que tu fais des menaces, du style « si tu n’arrêtes pas de boire, je m’en vais! »?
– Est-ce qu’il arrive souvent que le repas ne soit pas prêt parce que ton papa ou ta maman a trop bu?
(adapté des Al-Anon)
Si tu réponds oui, à une ou plusieurs de ces questions, il est très possible que ton père, ta mère ou les deux aient un problème d’alcool. Mais que peux-tu faire?
Informations sur l'alcool
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L’alcool
L’alcool n’est pas une boisson comme les autres car elle a des effets sur le cerveau et sur tout le corps. Quand on boit de l’eau, on se sent toujours la même chose. Par contre, quand on boit de l’alcool, on se sent un peu différent. L’alcool a un effet désinhibant (qui enlève la gêne, qui « décoince »). Il modifie la manière de se sentir, la manière de voir la réalité, la manière d’être avec les autres. Une personne qui a trop bu peut avoir un comportement différent de son comportement habituel et ne plus savoir exactement ce qu’elle fait. Tu trouveras plus d’infos sur www.consommationdalcool.ch.
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L’alcoolisme ou alcoolodépendance
C’est le nom de la maladie des gens qui sont dépendants de l’alcool. L’alcoolisme est une maladie grave difficile pour le malade et pour sa famille. Mais c’est une maladie qui peut se soigner. La personne alcoolique n’est pas coupable d’être malade, mais elle est responsable de se soigner.
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La dépendance
On est dépendant d’une drogue ou d’un comportement lorsqu’on n’arrive plus à s’en passer. On construit alors sa vie autour de la consommation, malgré les conséquences négatives qu’elle provoque. Il ne s’agit pas d’un manque de volonté mais d’une véritable maladie car le fonctionnement du cerveau en est modifié.
Il y a deux sortes de dépendance : 1) la dépendance physique signifie que le corps s’est habitué à la drogue et en a besoin pour fonctionner ; 2) la dépendance psychique signifie que la tête « attend » la substance. Cette dépendance psychologique donne le sentiment qu’on « doit » consommer même quand on n’en a pas envie.
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Rechute
C’est le fait de retomber dans le même problème. Beaucoup de personnes dépendantes de l’alcool vivent une ou plusieurs rechutes. Beaucoup ont besoin de temps avant de réussir à sortir de leur problème.
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Traitement
On peut guérir de l’alcoolisme. Souvent, la personne alcoolique aura besoin de l’aide de médecins ou de spécialistes pour guérir. En tout cas, toi tout-e seul-e ne peux pas soigner tes parents. Tu n’es pas responsable de leur maladie et tu ne peux pas guérir à leur place.
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Sevrage
Le sevrage est l’action d’arrêter une substance ou un comportement ayant entraîné une dépendance. Par exemple, quand une personne alcoolique arrête de boire. Un sevrage se passe à l’hôpital ou chez soi avec l’aide d’un médecin. Sans aide médicale, le sevrage d’alcool peut être dangereux car le corps « souffre » de ne plus recevoir d’alcool.
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Déni
Souvent, les personnes qui sont alcooliques ne veulent pas le reconnaître; on appelle ça le déni. Pour que la personne se soigne, il faudra d’abord qu’elle accepte sa maladie.
Mes droits
En plus des droits humains, il existe des droits supplémentaires valables pour les enfants et les jeunes âgés de moins de 18 ans. Les droits des enfants ont été créés en 1989 par l’Organisation des Nations Unies (ONU). La Suisse a ratifié cette Convention relative aux droits de l’enfant en 1997.
Tes 10 droits principaux sont :
1. Le droit d’être protégé-e contre toute forme de discrimination en raison de sa race, de sa religion, de son origine ou de son sexe
2. Le droit d’avoir un nom et une nationalité
3. Le droit à la santé
4. Le droit de recevoir une éducation et une formation
5. Le droit d’avoir des loisirs pour jouer et se reposer
6. Le droit de s’informer, d’exprimer son opinion, de voir celle-ci prise en considération et le droit de se réunir
7. Le droit à une sphère privée et à une éducation imprégnée d’un esprit d’égalité et de paix
8. Le droit de bénéficier d’une aide immédiate en cas d’urgence et celui d’être protégé-e contre toute forme de maltraitance
9. Le droit à une communauté de type familial, à la protection de parents et à un toit sûr
10. Le droit de recevoir des soins spécifiques en cas de handicap
Si tu considères qu’un de ces droits n’est pas respecté, parles-en avec quelqu’un en qui tu as confiance ou discutes-en sur notre forum !
Témoignages
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Mon père a gâché...
«Mon père a gâché non seulement sa vie mais ma vie et celle de mes deux frères. J’ai envie de dire à tous ceux qui vivent une situation semblable: ne vous enfermez pas, vous n’avez rien fait!»
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Dès qu’il n’arrivait pas...
« Dès qu’il n’arrivait pas le soir à la maison, nous savions qu’il rentrerait ivre, donc nous mangions avant, nous nous couchions tôt, et ma mère se réfugiait dans la chambre de mes frères. »
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Ma mère est alcoolique…
« Je vis continuellement entre la peur qu’il lui arrive quelque chose, la peur que les gens remarquent qu’elle a bu, la honte, la colère, les sautes d’humeur incessantes et les crises de foie qui la remettent sur le bon chemin pour quelques semaines et tout recommence de plus belle. »
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C’est pas toi qui t’es tapé...
« C’est pas toi qui t’es tapé ton frangin dans ton pieu pendant des années, c’est pas toi qui t’es tapé des heures et des heures de ménages, de bouffes, de lessives patati patata, qui t’es empêché de sortir pour qu’il y ait toujours quelqu’un pour ton frère… »
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Je me souviens qu’une fois...
« Je me souviens qu’une fois, vers 12-13 ans, j’avais demandé à mon père de la quitter… Mon plus grand rêve était d’avoir une autre mère. »
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J’ai honte lorsqu’on sort...
« J’ai honte lorsqu’on sort dans la rue ensemble, ou même lorsque j’invite une copine, car elle boit tellement que ça se voit sur son visage, elle a le visage tout rougeâtre, elle tremble et est gonflée de partout, c’est horrible. C’est dur à dire, mais j’ai honte d’elle. »
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Quand ma mère était ivre...
« Quand ma mère était ivre, elle était très méchante verbalement, parfois même physiquement. Elle prenait un malin plaisir à me rabaisser, m’insulter, me traitant d’incapable et d’inutile. J’étais une bonne à rien, une garce, une conne… »
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Combien de bouteilles ai-je vidées...
« Combien de bouteilles ai-je vidées en vitesse avant qu’elle ne rentre, combien de bouteilles cachées dans le garage ? Je me souviens que même mes frères et sœurs les vidaient aussi d’ailleurs, alors qu’ils étaient très jeunes… Et puis, on finit par se résigner car on se rend rapidement compte que ça ne sert à rien. Pire, on se fait engueuler et notre mère finit par planquer elle-même ses bouteilles… »
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J'ai connu ma mère sous son vrai visage...
« J’ai connu ma mère sous son vrai visage, cette maman gentille et aimante quand elle ne buvait pas, car c’était l’alcool qui la rendait folle et méchante… »
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Je vous conseille...
« […] je vous conseille, à vous ados ou jeunes adultes qui vivez avec un ou des parents alcooliques, de ne pas rester seul-e-s mais surtout d’aller en parler à quelqu’un, un membre de votre famille ou à un professionnel. Il ne faut pas avoir honte d’aller se confier car il existe hélas de nombreuses familles empoisonnées par un problème d’alcool, beaucoup plus qu’on ne l’imagine ! Surtout, n’hésitez pas à demander de l’aide ! »
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J'ai des souvenirs...
« J’ai des souvenirs, toujours vers les 5 ou 6 ans, de ma mère ivre sur le canapé, elle s’endormait et mon frère s’amusait à lui bouger les bras (pour lui, c’était un jeu car il ne se rendait pas compte du POURQUOI ma mère s’endormait) et moi j’engueulais ma mère et j’avais droit à des injures en retour… C’est comme si j’étais « punie » de remarquer le problème des mes parents. »
Où trouver de l’aide
Clique sur ton canton pour trouver des adresses utiles. Et si ton canton n’est pas sur la liste, c’est qu’il n’y a pas de centre avec une offre spéciale pour les enfants de parents alcoolodépendants. Par contre, tu peux toujours :
- appeler le n° 147
- aller discuter avec d’autres enfants sur le forum
- poser une question sur www.ciao.ch
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Web
- www.addictionsuisse.ch est le site d’Addiction Suisse, où tu trouveras des informations sur tout type de dépendances.
- www.ciao.ch est le site d’information et de prévention pour les jeunes Romands de 13 à 20 ans.
- n° 147 (tél, sms, email) fournit aide et conseils pour les enfants et les jeunes.
- comeva.ch est un site pour les jeunes sur les questions de violences dans le couple
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CH
Al-Anon, Al-Ateen
Groupes d’entraide pour les enfants et proches de personnes alcooliques.
0848 848 833
alateen@alanon.ch -
AG
AGS – Aargauische Stiftung Suchthilfe
Suchtberatung Bezirke Aarau und KulmMetzgerstrasse 2
5000 Aarau
Tel.: 062 837 60 40aarau@suchtberatung-ags.ch
www.suchthilfe-ags.chBZBplus
Information Beratung Therapie
Mellingerstrasse 30
5400 Baden
Tel.: 056 200 55 78 -
AR
Beratungsstelle für Suchtfragen
Oberdorf 4
9055 Bühler
071 791 07 40 -
BE
Santé Bernoise
www.santebernoise.ch
info@beges.ch
0800 070 070Blaues Kreuz Bern
Freiburgstrasse 115
3008 Bern
031 398 14 00kindergruppe@blaueskreuzbern.ch
www.blaueskreuzbern.chKantonale Erziehungsberatung Thun
Obere Hauptgasse 74
3600 Thun
033 222 96 22 -
BL
Poliklinik Liestal
Kinder- und JugendpsychiatrieGoldbrunnenstrasse 14
4410 Liestal
061 553 59 10 -
BS
Erziehungsdepartement Basel-Stadt
Kinder- und Jugenddienst KJDLeonhardsstrasse 45
4051 Basel
061 267 45 55Familien-, Paar- und Erziehungsberatung fabe
Greifengasse 23
4058 Basel
061 686 68 68Schulsozialarbeit SSA
Leimenstrasse 1
4001 Basel
061 267 62 93schulsozialarbeit@bs.ch
https://www.edubs.ch/dienste/Dienste-VS/schulsozialarbeit-ssa -
FR
Office familial Fribourg / As’tram Fribourg
Avenue de la Gare 14 (3e étage)
1700 FribourgRue de Gruyère 106 (bâtiment Workhub)
1630 Bulle026 322 10 14 (lu-ve 8h-12h)
astramefribourg@officefamilial.ch
site internetAu pied du Baobab (RFSM)
Catherine Fleury, membre Plate-forme proches : 026 305 30 66
Thierry Gutknecht, membre Plate-forme proches : 026 305 77 40 -
GE
Le Bicep’s
3, Place de la Taconnerie
1211 Genève 3
022 310 33 23lebiceps@bcas.ch
www.lebiceps.chCroix-Bleue romande
Points écoute jeunesse
021 633 44 33
Enfance.familles@croix-bleue.ch
www.croix-bleue.ch -
GR
Blaues Kreuz
Beratungsstelle für Alkoholprobleme
Alexanderstrasse 42
7000 Chur
081 252 43 37 -
JU
Addiction Jura Delémont
Rue de la Brasserie 18
2800 Delémont
032 421 80 80
demander Géraldine KollerAddiction Jura Porrentruy
Rue Elsaesser 2
2900 Porrentruy
032 465 84 40
demander Laurence ThomasCroix-Bleue romande
Points écoute jeunesse
021 633 44 33
Enfance.familles@croix-bleue.ch
www.croix-bleue.ch -
NE
Addiction Neuchâtel
079 945 68 25
trop-c-trop@addiction-ne.ch
Instagram : @addiction_neuchatel
www.addiction-neuchatel.chCroix-Bleue romande
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